Si vous me suivez sur mon blog voyage depuis un moment, vous savez surement que je ne suis pas fan de la randonnée, des treks et autres idées de crapahuter pour monter des sommets. J’ai également du mal à garder mon souffle lorsque ça grimpe et surtout à le récupérer… Vous voyez le genre ?
C’est donc avec beaucoup d’appréhension que je me suis lancée dans le Trek des Gorges du Saut du Tigre. Il s’agit de l’un des treks les plus connus dans la région du Yunnan en une. Et surtout, le plus emprunté par les voyageurs en mal de randonnée.
L’histoire du Trek des Gorges du Saut du Tigre…
Pour la petite histoire, son nom lui vient d’une légende qu’on raconte : pour échapper à un chasseur, un tigre aurait fait un bon de 30m au dessus de la rivière pour rejoindre l’autre rive avant de disparaitre. Le rocher depuis lequel il a sauté est devenu une légende et surtout, un sacré business !
Autour de ces gorges, des paysages de montagnes et un trek à mener en 2 jours pour profiter de la vue sur les gorges et les montagnes.
Le début du trek des Gorges du Saut du Tigre
Si vous cherchez des informations sur le Trek des Gorges du Saut du Tigre, vous lirez surement de tout. C’est très facile et accessible à tous ou c’est très difficile et dangereux (cf le Lonely Planet qui a complètement craqué à mon sens…).
Tout commence dans le village de Qiaotou où se situe le départ de ce trek de 2 jours (16km). Il faut commencer par payer l’entrée dans le parc qu’on va traverser. Puis je rejoins ma guesthouse pour une bonne nuit de sommeil avant l’effort.
Jane’s Guesthouse est l’adresse connue de tous avant le trek. Idéalement placée avant le départ, c’est surtout une auberge rustique, au confort plus que spartiate ! J’ai passé la pire nuit de mon séjour en Chine dans un dortoir humide. Il faisait froid (j’ai sorti mon sac de couchage) et les lits sont envahis de bestioles en tout genre ! Les sanitaires sont à la limite de l’insalubrité. Bref, très très moyen avant un trek ! On doit certainement pouvoir trouver mieux dans cette petite ville.
Il est 9h30 quand j’attaque le trek. Tout commence à l’entrée par une route goudronnée où les camions de chantier et autres véhicules grimpent tout allure à coté de moi pour rejoindre les nouvelles constructions. Pendant au moins 30 min ça grimpe et ni la vue ni l’environnement ne sont plaisants… Bref rien d’intéressant… Et je suis déjà fatiguée !
1ère difficulté du Trek
Vous arrivez ensuite au début officiel du trek (tout est très bien indiqué, aucun moyen de se perdre) et c’est là que ça se gâte. Le sentier est bien identifiable mais ça grimpe sévère ! Je prends mon courage à deux mains et je me lance. Honnêtement, je galère et j’en peu plus. J’arrive à une première étape pour mieux découvrir ce qui m’attend. Une 2ème et une 3ème… Tout ça dans la plaine, sous le soleil (au moins il fait beau), entre pistes et rochers en tout genre… Ce n’est clairement pas une partie de plaisir…
Mieux vaut regarder où on met les pieds ! Je n’aime pas du tout ça. Je mettrai 2h à rejoindre le haut, en faisait des pauses très régulièrement car impossible de récupérer un souffle normal ! Ce n’est vraiment pas une partie de plaisir…
1ère petite descente
En rejoignant l’entrée de la forêt, c’est une partie descente, beaucoup plus sympa qui m’attend. J’en profite pour reprendre mon souffle mais garder le rythme. Il faut tout de même rejoindre la guesthouse à mi-parcours avant la tombée de la nuit. J’arrive au village Naxi en 30 min. Je ne fais que le traverser mais il est possible d’y manger.
2ème grosse difficulté
En sortant du village, je suis déjà à bout de souffle. Je suis pourtant au pied de LA plus grosse difficulté du trek, les 28 lacets. Il s’agit de 28 lacets à grimper sur un chemin fait de pierres et de cailloux irréguliers. Entre escalade, randonnée et « crapahutage ».
Je me lance sur le chemin pour rejoindre ces fameux 28 lacets. Après quelques mètres, je n’y arrive plus. La montée est trop difficile pour moi. Je suis prête à rebrousser chemin lorsqu’un local arrive avec son âne. Il me propose de monter à dos d’âne. Après une négociation, c’est partie pour une montée d’une heure plus que mouvementée. L’âne grimpe régulièrement, j’ai eu le droit à quelques dérapages des sabots sur les rochers mais globalement, on s’en sort bien, lui et moi.
Lorsque j’arrive au point où sont annoncés les 28 lacets, je fais une petite pause pour laisser l’âne souffler un peu. Les 28 lacets, ce n’est pas de la tarte, ni pour lui ni pour moi ! Finalement, nous mettrons 30 min pour rejoindre le sommet. Je ne peux donc pas vous dire que j’ai grimpé les 28 lacets car je les ai fait à dos d’âne. Mais c’était à ce moment là, le seul moyen pour moi de grimper, sans faire ralentir mon groupe. Ma bonté me perdra 😉
2ème descente
Arrivés au sommet, je me dis que maintenant, on devrait être tranquille. La descente s’annonce bien. 1h10 dans la forêt. C’est plutôt plat qu’en descente. Je rejoins Tea Horse, une guesthouse que j’avais repéré pour manger en 1h10. Les plats sont simples avec des prix classiques.
Pensez à faire un ravitaillement en eau ;). Après un repas réconfortant et quelques minutes pour souffler, je repars direction la Half-way guesthouse qui m’attend pour dormir ! Il reste 5 km.
A 5 km de la guesthouse pour dormir
C’est sur un chemin plutôt plat et relativement facile que j’arrive à la guesthouse. J’aurais mis 1h15 pour ces 5 km. Au final, c’est 7H30 de trek pour 13 km. Je suis épuisée et bien contente d’arriver !
Il n’y a pas d’eau chaude dans le dortoir mais la vue sur les montagnes depuis le lit est juste magnifique ! En effet, ici pas de fenêtre, mais une immense baie vitrée qui remplace le mur pour offrir une vue à pic sur les sommets.
Une nouvelle fois, il fait humide et froid dans la chambre. Le personnel n’est pas agréable du tout (j’ai demandé une couette supplémentaire et elle m’a été refusée !). On ne vient pas ici pour passer un bon séjour, mais pour profiter de la vue. Je suis tellement fatiguée que je m’effondre comme une masse, devant ce jolie spectacle que m’offre la nature.
2ème jour du Trek des Gorges du Saut du Tigre : de la descente !
Pour le 2ème jour, je décide de partir vers 9H30 pour rejoindre Tina’s guesthouse. C’est le point qui signifie la fin du trek. Le chemin commence par 1h de terrain plat, à flanc de colline. On s’enfonce davantage dans les gorges. La vue est spectaculaire.
Pour les 45 dernières minutes, le chemin à travers des plaines descend sévère (ben oui, il faut bien descendre tout ce qu’on a monté !).
Il faut faire attention car certaines portions glissent un peu. Finalement, je termine le trek à 11H15. Il était temps ! Depuis Tina’s, on peut réserver son retour jusqu’aux villes aux alentours. Tout est très bien organisé : vous avez le temps de descendre dans les Gorges, de remonter puis de déjeuner avant de rentrer.
Descente dans les Gorges du Saut du Tigre
Il est maintenant possible de descendre directement dans les gorges, au plus proche de l’eau. Je passe mon tour car je ne me sens pas de refaire une descente et surtout une nouvelle montée, sur des chemins chaotiques ou des échelles rouillées.
Mais d’après les dires de mes compagnons d’aventure du jour, il faut d’abord prendre la navette gratuite qui vous dépose à 1km de la guesthouse. Ensuite, il faut payer 10Y pour descendre tout près de l’eau. Il est possible de grimper sur le rocher où le fameux tigre aurait sauté pour 10Y. Enfin, pour remonter, c’est 5Y pour le chemin ou 15Y pour les échelles.
La descente est relativement facile mais la remontée n’est pas évidente du tout, même avec les échelles. Autant le savoir !
Mon avis sur le Trek des Gorges du Saut du Tigre
Tout d’abord, il faut aimer le trek et les randonnées. Sinon, vous allez le subir tout comme moi. Ensuite, il faut prévoir de bonnes chaussures car il y a pas mal de rochers, des endroits où ça glisse et même une petite cascade à franchir. Autant dire que pour faire ces 16 km, de bonnes chaussures sont indispensables !
Enfin, il faut connaitre ses limites et y aller à son rythme. Il est impossible de se perdre car les chemins sont très bien balisés. En revanche, il est prudent de préparer ses arrêts pour ‘découper’ le trek en différentes portions.
Personnellement, je ne garde pas un souvenir de dingue de ce trek. Je n’ai pris aucun plaisir à grimper ou à descendre. En revanche, il est vrai que tout en haut, la vue sur les montagnes et les gorges est vraiment magnifique.
C’était le premier trek de ma vie et certainement le dernier. Je pense qu’il y a d’autres activités à faire partout dans le monde qui me plairont davantage ! Après tout, tous les goûts sont dans la nature !
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